L’animatrice Julie Bélanger est toujours très visible dans le portrait du showbiz québécois.
Elle a senti le désir de se justifier parce qu’elle ne veut pas de bébé. Elle se fait constamment poser la question « C’est pour quand les bébés » et elle veut répondre une fois pour toute.
Celle que l’on a pu voir à l’émission Les Chefs est très directe et honnête dans son texte. On voit qu’elle y a réfléchi souvent!
Elle avoue n’avoir jamais ressenti le désir viscéral et profond d’en avoir un. Elle affirme aussi avoir essayé d’en avoir un et d’avoir fait des tests ovulatoires, sans succès.
Voici le texte complet qu’elle a écrit sur son blogue :
Julie Bélanger ne veut pas d’enfant
C’est gros comme statement hein? Ça fesse, je sais. Je pense même que c’est la première fois que je me l’admets à moi-même, que je l’accepte, en fait. Parce que c’est laid comme phrase, parce qu’on est loin du politically correct. Et que je sais à quel point y’a encore beaucoup de jugement face aux femmes qui, comme moi, ne seront jamais mères. Comme si on était des êtres louches, des bibittes assoiffées de pouvoir ou des femmes handicapées du cœur… et de l’utérus.
Bref, des « pas normales ».
Comprenez-moi bien, je ne me suis jamais fait dire ce genre de choses, à part 2-3 fois sur les réseaux sociaux. Je les ai surtout senties. Dans un regard, un commentaire qui se veut pourtant gentil (« C’est pour quand les beaux bébés? ») mais qui démontre clairement que ce n’est pas normal que je n’en ai pas encore. Que je ne pourrai jamais comprendre: « L’extraoooordinaire amour d’une mère envers son enfant » parce que j’en ai pas, justement. (Mais on s’entend que c’est pas parce que je n’ai pas d’enfant que je n’ai pas l’intelligence de la tête et du cœur pour comprendre).
Plus jeune, je ne voulais pas garder les enfants des voisins. Alors que plusieurs passaient leurs weekends à veiller sur les petits des autres, moi je préférais lire un livre dans ma chambre d’ado, écouter la télé ou de la musique, plutôt que de passer mon vendredi à gardienner. 2$ de l’heure, je trouvais que ça frôlait l’exploitation. J’aimais mieux m’en passer et garder ma liberté. Faut croire que je n’ai pas beaucoup changé.
Je les trouve souvent cutes, vos enfants, attachants, mignons (certain plus que d’autres, ça va souvent avec les parents). J’ai même étudié un an en enseignement préscolaire-primaire avant de me réorienter en communications. Ça démontre quelque chose ça, non? Je ne suis pas un monstre antipathique aux enfants, mais je n’ai tout simplement jamais ressenti le désir viscéral et profond d’en avoir un. Comme si, parce que ma vie m’a toujours satisfaite, je n’avais juste pas eu de place supplémentaire à combler… En fait, pour être totalement honnête, ça m’est arrivé quelques fois de vouloir un bébé pour vrai. Entre autres après avoir passé des vacances avec ma nièce Emma-la-Magnifique, (la plus belle petite fille au monde, dis-je en tant que tante totalement subjective et assumée!), j’ai pleuré. J’ai eu le vertige de réaliser que ces moments si doux et si beaux n’allaient jamais faire partie de mon quotidien. Ça m’a bouleversée… Puis, je me suis ressaisie. Même chose quand j’ai tenté de concevoir, à coup de tests ovulatoires, pensant que cette fois c’était la bonne, surveillant un gonflement de sein, une nausée… Déçue, à chaque fois.
« Vous pourriez aller en fertilité? Parfois c’est juste un conduit qui est bloqué, c’est ce qui arrivé à ma belle-soeur et maintenant elle en a 4! », « Tu serais une si bonne maman! », « L’adoption! Avez-vous pensé à l’adoption? » Et bla, bla, bla. Je les ai tous entendus les commentaires, les questions, les conseils. Ben oui, évidemment qu’on a pensé à tout ça. Qu’en vieillissant, un moment donné, tu réalises que les ovaires ont une date de fin de production, que t’approches de la fermeture définitive de l’usine, que tu passes sans doute à côté de quelque chose d’extraordinaire. Mais, même si je me morfondais, même si je passais mon temps à me questionner, à pleurer à chaque mois, qu’est-ce que ça changerait? Je ne tombe pas enceinte, ça s’arrête là. Comme si mon corps avait eu le dernier mot. Je laisse aller la vie depuis 8-9 ans maintenant… puis rien. Niet. Pouet.
Alors un jour tu te regardes dans le miroir, tu vois les rides, la peau moins ferme. Tu constates que t’es bien dans ta vie, que t’as de beaux projets avec ton amoureux, des rêves de voyages, de travail, que t’as de bons amis, une famille aimante et tu acceptes que la maternité, ce n’est pas pour toi. Que personne ne t’appellera jamais « Maman », que tu acceptes pour la première fois la phrase: « Je n’aurai pas d’enfant ». Même si c’est laid, même si c’est pas politically correct. Et tu te dis que la vie sera belle et douce et lumineuse…juste autrement. Pis que c’est ben correct de même. La vie fait bien les choses. Moi, j’y crois.
Bravo à Julie Bélanger d’avoir été si directe! Ce n’est jamais quelque chose de facile à avouer!
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Photo : Page de Julie Bélanger