julie snyder 2017

Il y a quelques semaines déjà, Janine Sutto, l’une des plus grandes dames de l’histoire du Québec, s’éteignait à 95 ans… Janine a marqué tout le Québec et depuis sa mort, plusieurs sont ceux qui lui rendent hommage. Julie Snyder était présente aux funérailles pour dire un dernier au revoir à l’incroyable femme qu’était Janine Sutto.

Bien que Julie avait déjà écrit un message en l’honneur de Janine, elle décida cette fois de faire un hommage des plus touchants, le voici :

« La dernière fois que j’ai vu Janine Sutto, c’était après un enregistrement du Banquier. On avait fini assez tard, on avait bu du vin […] Et on l’avait raccompagnée chez elle… et elle avait perdu ses clés! On s’était retrouvées aux petites heures du matin, à essayer de réveiller le concierge, et à avoir des fous rires dans la voiture. Elle était vraiment sur le party, elle n’était pas fatiguée! On lui demandait si elle voulait venir coucher chez nous, et elle disait : »Non, non, moi j’aime ça, les choses imprévues… » On était un petit peu pompettes, et François Flamand, le gérant de Patrick Huard, qui était notre chauffeur, n’en pouvait plus, il disait qu’il avait l’impression d’avoir trois ados dans son auto! Elle nous rendait adolescentes! Elle était toute pimpante, fofolle comme elle seule pouvait l’être, anticonformiste… Elle avait le goût de veiller tard et d’avoir du plaisir. C’est un souvenir assez récent.

Et je l’ai tellement souvent interviewée, pour le théâtre, le cinéma, je l’ai souvent rencontrée dans ma vie. Elle était de toutes les premières au théâtre. Elle était très drôle, très comique, malgré tout ce qu’elle a pu vivre dans sa vie. Elle n’avait pas de préjugés. Elle pouvait jouer dans des grands classiques comme dans des vaudevilles, ou des émissions extrêmement grand public, le théâtre avec un grand T, ou le cinéma avec un grand C, et le cinéma avec un petit C, aussi, le cinéma coquin! Ça, c’était Janine, d’être capable de faire des 180 degrés. Elle était acceptée par tous les publics, tous les milieux, elle était vraiment respectée. Son apport était aussi, je pense, d’avoir un certain détachement par rapport à ce métier-là, de se dire : »Moi, je fais ce que je veux, jugez-moi, jugez-moi pas… » Elle avait un côté »Je m’en fous, c’est là que je m’en vais, je fais à ma tête ». Elle n’était pas snobée par les élites, et elle ne snobait pas le grand public. »

La fille de Janine Sutto, Mireille Deyglun, raconte les DERNIERS moments de vie de sa maman!

Photo : Julie Snyder