stephanie boulay

La chanteuse Stéphanie Boulay, qui est la moitié du populaire groupe Les Soeurs Boulay que l’on peut souvent voir à TVA, est une chanteuse et nouvellement auteure que le Québec apprécie beaucoup.

Elle s’était déjà confié sur ses problèmes de poids et d’anorexie. L’image qu’elle avait de son corps a longtemps été un grave problème dans sa vie.

C’est dans le cadre d’une entrevue très intime avec The WomanHood Project que Stéphanie Boulay a décidé de réouvrir ce lourd chapitre de sa vie. La chanteuse a aussi posé pour la première fois en sous-vêtements. Elle assume maintenant parfaitement son corps et elle est magnifique! Voici son histoire:

«En devenant un peu une « personnalité publique », j’ai commencé à me voir en photos, à la télé. En se faisant à ce point mettre son image en pleine face, on change. J’ai changé. Pas nécessairement pour le mieux. Ayant souffert de troubles alimentaires à l’adolescence, mon obsession pour mon poids a pris, au fil des années, plus ou moins d’importance selon la période, selon le stress ou les réussites et échecs, selon la qualité de mes relations amoureuses. Mon corps a fait du yoyo plus que jamais, depuis qu’il est davantage exposé au monde. Toujours, dans ma tête : la crainte des repas, la tentation des friandises, la privation ou la compulsion. J’arrive à dompter la bête par moments, en faisant du sport régulièrement, en essayant de m’occuper de moi. Je n’y arrive pas toujours.

 En devenant un peu une «personnalité publique », j’ai aussi commencé, malgré moi, à me comparer aux autres personnalités publiques. Dans les magazines, à la télé. Presque toujours : la « perfection ». La minceur, plus que moins. La retouche, le maquillage, la chirurgie esthétique et les injections, la forme physique, les beaux vêtements. La jeunesse éternelle. J’y ai goûté, moi aussi, aux beaux clichés, aux vêtements de gala, au Photoshop (même parfois contre mon gré). Je me suis vue sous mes meilleurs angles. Pourtant, toujours en moi, cette impression de n’être pas « assez », en comparaison avec mes pair.e.s. Ce qui m’a amenée à me demander : et alors, comment se sentent monsieur et madame tout le monde par rapport à leur image, ceux et celles qui n’ont pas accès à des maquilleurs, à des coiffeurs, à des stylistes, des éclairages avantageux et des logiciels? Probablement comme je me sens moi : différent.e.s, au mieux, inadéquat.e.s, au pire.
Si cette fille, cette inconnue, aperçue quelques secondes dans les rues de Miami, a pu changer ma perception de mon propre corps pour le mieux, alors je peux peut-être le faire moi aussi, ne serait-ce que pour une seule personne.»
Photo: Stéphanie Boulay