Cela fait maintenant 30 ans que le fils de Pierre Bruneau, Charles Bruneau est décédé à la suite d’une leucémie.
L’animateur s’est ensuite impliqué tout le reste de sa vie pour aider les enfants atteints du cancer.
Il a récemment partagé une vidéo sur le site de la Fondation Charles Bruneau, afin de rendre hommage à son fils.
En 1979, Charles allait avoir quatre ans quand on a appris qu’il était atteint de leucémie lymphoblastique. À l’époque c’est un mot qui sortait de je ne sais pas où. On avait visité quelques cliniques, quelques médecins et personne ne trouvait. Jusqu’à ce qu’un médecin dise: « Je pense que vous devriez aller à Sainte-Justine. » Et quand on est arrivé à Sainte-Justine, après deux prises de sang et une rencontre avec le médecin, on a compris que ça allait être grave…ils nous l’ont pris des mains.
Charles a fait le tour du Québec avec moi, il a pu parler du cancer chez les enfants, démystifier le cancer chez les enfants et voir qu’on pouvait le guérir ce cancer-là. Parce quoi moi j’y ai cru, Charles y a cru, et avec raison, parce que pendant quatre ans il a été dans une rémission complète, ça a été merveilleusement bien…jusqu’à ce qu’on se présente à la clinique pour une visite annuelle, routinière, et que le médecin dise « Oups, il y a quelque chose qui se passe, et on avait une rechute à ce moment-là.
Vous savez, quand on atteint un rêve et on l’a au bout des doigts, et que tout à coup ça glisse et que ça tombe par terre, on avait l’impression d’avoir perdu ces quatre années de bataille. Ça ça a été, pour lui je pense, la plus grande déception de voir que ce rêve qu’il avait, il ne pourrait pas l’atteindre. Si bien que quand j’ai été le reconduire la dernière fois à Sainte-Justine, il ne marchait plus, alors je l’avais pris dans mes bras et il m’avait dit: « Je veux faire le tour de ma chambre. Je veux faire le tour…
Il regardait chacune des photos, chacun de ses trophées parce qu’il jouait au hockey et il réussissait relativement bien. Pour lui c’était important de revoir ses choses, ses photos avec sa soeur, avec son frère, ses chandails des Nordiques qu’il avait au mur. On se dirigeait vers Sainte-Juste, et sur le Chemin Côte Sainte Catherine, c’est là qu’il m’a dit: « Papa, qu’est-ce que les gens vont dire? Je leur ai dit que quand j’allais être grand j’allais guérir, mais ça marche pas. » Je lui ai dit: « Voyons, Charles, on est ensemble, on va passer à travers encore. » Et il m’a dit: « Non, toi tu vas continuer. » Je ne savais à ce moment-là ce que ça signifiait comme engagement, comme mission. Mais j’ai très vite compris que pour lui c’était très clair dans sa tête qu’on était au terminus et qu’il me confiait cette responsabilité-là. De continuer à partager ce rêve mais surtout je pense à trouver des solutions pour amener la guérison aux enfants atteints de cancer. Et vous voyez aujourd’hui, 30 ans après le décès de Charles, on a tellement de belles avancées qui font que ça a été probablement, même si c’est une mission d’une vie, le plus bel engagement de ma vie.
Vraiment un témoignage inspirant! Voici l’entretien en question.
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Photo: SRC