La belle Marie-Ève Janvier a perdu son petit frère Louis-Philippe en 2013, il n’avait alors que 26 ans. Ce fut sans aucun doute le moment le plus difficile de sa vie.
«Il y a 6 ans aujourd’hui, je vivais la pire journée de ma
vie.
Lundi, le 4 février 2013, on nous apprenait qu’il n’y avait
plus rien à faire.
Que ça ne valait plus la peine de se battre.
Que même si on priait, on criait, on courait, l’inévitable
allait arriver, allait nous rattraper et plus vite même qu’on le
croyait.
Le médecin cherchait ses mots pour nous annoncer à ma soeur, mes parents, la blonde de mon frère et moi, que le cancer de mon frère avait gagné. Qu’à 26 ans, c’était fini.
Je n’ai jamais ressenti une peine aussi puissante, si
profonde. Une douleur qui m’en levait le coeur.
On ne disait rien.
On ne faisait que se regarder avec nos larmes qui coulaient sur
nos joues.
Mon frère a été le premier à parler, il a dit: « c’est correct.
»
Puis on ne s’est jamais autant dit qu’on s’aimait. Comme si on ne l’avait pas assez fait avant. Comme si on voulait le faire pour toutes les années où on ne pourrait plus le faire.
Trois jours plus tard, j’ai vu la vie quitter mon
frère.
Mon frère, mon premier ami, le gars avec qui je me suis
tellement chicané, enfant, le gars avec qui j’en ai viré des
solides aussi, le gars le plus fou et le plus drôle que je
connaisse, le gars qui ne me jugeait pas, jamais, avec qui je
pouvais être moi à 100%, sans filtre, sans réfléchir, le gars qui
m’a flatté dans le dos à la mort de notre pépère, le gars que j’ai
serré fort quand nos parents se sont séparés, le gars qui n’avait
pas de limite, qui rêvait de faire un long voyage…
Il est parti. Et je ne comprenais pas pourquoi la terre
continuait de tourner.
Mais elle a continué de tourner. Et la page suivante du Grand
Livre de la vie a tourné avec comme titre DEUIL.
Un mot de 5 lettres, qui est difficile à
expliquer.
On dit qu’il y a 5 étapes au deuil. Certains disent 7, mais je
préfère 5, ça fait paraître le tout moins long.
1-Le choc et le déni: on est confronté à la situation, mais
on refuse de la voir telle qu’elle est.
2-La colère et la révolte: on considère le changement comme
absurde, injuste.
3-Négociation: on tente de trouver un arrangement, des
solutions, on se projète dans l’avenir.
4-Réflexion et retour sur soi: on doit se repenser pour
avancer, pour continuer à fonctionner.
5-Acceptation: on accepte la nouvelle situation telle qu’elle
est, avec les changements qui viennent avec.
J’ai traversé toutes ces étapes. Parfois je reviens à certaines… mais j’ai surtout compris que c’est vrai que la vie est fragile.
J’ai aussi compris qu’avec le temps, tout
s’adoucit.
Les souvenirs sont parfois douloureux, mais c’est particulier
comme ils font du bien à la fois.
En terminant je salue mes parents et tous les parents qui
ont perdu un enfant.
Aujourd’hui maman, je ne peux qu’imaginer la douleur qu’ils
doivent vivre au quotidien.
Le courage et la force qui habitent ces personnes me touchent
profondément.
Marie xxx
Ici, ma photo préférée de mon frère et moi. ❤️ »