annie soleil proteau

On le sait, la journée de la prévention du suicide avait lieu cette semaine. C’est l’occasion de conscientiser les jeunes et moins jeunes au suicide ainsi qu’à l’aide qui est disponible lorsque ça va moins bien… Ce qui est normal d’avoir des hauts et des bas dans une vie.

Annie-Soleil Proteau de Salut, Bonjour a particulièrement été touchée par un suicide dans sa vie.

En effet, Annie-Soleil a partagé l’histoire touchante de son premier chum Christian.

Quelle histoire touchante… À lire en entier tellement c’est un beau témoignage. Difficile de ne pas avoir les yeux dans l’eau à la fin de la lecture. Prenez le temps, c’est important…

Voici le texte que Annie-Soleil Proteau a partagé :

Christian. C’était son nom. 🖤
J’ai écrit le texte qui suit avec l’accord de sa mère, ma belle Lise, il y a un moment déjà. Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la prévention du suicide, et c’est important qu’on se souvienne de lui. Pour éviter à d’autres de se briser comme lui. 💔
**

15h15, la cloche sonne. J’ai 6 ans et je t’aime. La pluie est si agressive, je te demande si tu veux faire un tour dans la Firebird jaune poussin de mon père. Je sais que tu la trouves belle. Tu me dis oui ; je souris comme si j’étais à Disney World.

– P’pa, est-ce qu’on peut aller reconduire Christian chez lui ?

Je m’assois derrière avec toi, en espérant très fort que tu vas me prendre la main.

Des années plus tard, on est encore allés te reconduire. Mais cette fois, on ne voulait pas, Christian, on ne voulait tellement pas.

Ce soir, on est plusieurs ti-culs d’Hochelaga à avoir le cœur en miettes, après t’avoir reconduit dans un coin du ciel. Ce soir, c’étaient tes funérailles.

Tu as toujours été le beau gars de l’école, le sportif, le clown. On se battait toutes pour toi. Te souviens-tu de notre mariage en pré-maternelle ? Tu étais mon premier petit chum. Quand j’ai voulu te donner un bec, toi, ça ne te tentait pas, et tu as fait rire tout le monde !

Pourtant, ces dernières années, ta souffrance a eu le dessus sur tes éclats de rire. Tout le monde t’aimait. Sauf toi.

Un jour, je promenais mon chien au Parc Lalancette. Le parc de notre enfance, où même les professionnels voyaient en toi un futur joueur des Expos, ou du Canadien. Je n’exagère pas. Tu avais un talent exceptionnel. Mais ce jour-là, je t’ai vu faire ce que je n’aurais jamais imaginé. Tu quêtais.

L’alcool est entré dans ta vie sur la pointe des pieds, quand tu étais ado. Une bière dans un party, juste pour faire rire tes amis.
Puis ç’a été deux bières. Puis quinze. Puis la dope, la maudite dope. Tu n’arrivais pas à parler de ton mal de vivre, tu te repliais jusqu’à t’écraser. Ta mère ne pouvait pas voir le carnage qui se préparait : elle s’occupait de ta grand-mère malade, et évidemment, quand tu te défonçais, ce n’était jamais devant elle.

Le sais-tu Christian, à quel point tu manques à ta mère ? C’est vrai qu’elle n’en pouvait plus de te voir comme ça, son enfant si sensible, déchiré dans l’ouragan d’une dépression jamais soignée. Parfois, vous étiez tous les deux au centre d’un ring, à combattre pour ta survie. Et pour la sienne, aussi.

Ta mère a dû apprendre à aimer un tout autre Christian. Un Christian qui lui faisait peur, quand il avait bu. Mais un fils reste un fils, dans le cœur d’une maman, quelles que soient ses tragédies.

Jamais elle n’oubliera son petit garçon souriant, son trésor. Celui qui était là jour et nuit à l’hôpital, quand elle se battait contre le cancer.

Tu manques aussi à ton père et à ta sœur, qui ont le cœur troué à jamais par ta mort. Tu manques à tes amis. Ils n’ont pas tous accepté ce que tu étais devenu. Tu ne pouvais pas leur en vouloir, tu le savais que tu n’étais plus toi-même.

Une semaine avant ta mort, tu as appelé ton grand-père. Tu voulais aller vivre chez lui, en Gaspésie. Là où on ne voit pas de l’autre côté de la mer infinie.

Ton grand-père savait, lui, que les grands vents gaspésiens avaient beau être majestueux, ils ne seraient pas suffisants pour briser tes chaînes. Il t’a offert de te payer une cure, celle de ton choix. Mais ton choix, ç’a été de mourir.

Tu feras bientôt ta dernière ride. Ta mère emportera ce qui reste de toi dans ta belle Gaspésie. Sur la route, ton rap vibrera. Elle écoutera ta chanson, à tue-tête, et à tue-cœur.

En somme, je suis l’homme de la pluie, l’enfant du beau temps
Mais le temps fuit et m’entraîne avec lui dans l’oubli
Qu’importe le pourquoi, le vent m’emporte à petits pas

Ce n’est pas le vent qui t’a emporté. C’est toi qui as choisi de partir. Ce qui a été emporté, c’est une immense partie de ceux qui t’aimaient. En te tuant, tu les as tués un peu, eux aussi. Pourtant Christian, tous continuent de t’aimer, profondément et pour toujours.

La vie est rough parfois, mais si vous sentez que vous perdez pied, que ça dérape, parlez. Il y a toujours quelqu’un, quelque part, qui est là.

Et Christian, je te l’envoie dans ton ciel, le bec que tu ne voulais pas en maternelle.

Annie
X 🖤

Ouf… Quel beau texte. C’est difficile de ne pas avoir les yeux dans l’eau.

Annie-Soleil Proteau a aussi partagé 2 photos de Christian avec elle alors qu’ils étaient en maternelle… Voici donc les images en question :

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*Suite* Le sais-tu Christian, à quel point tu manques à ta mère ? C’est vrai qu’elle n’en pouvait plus de te voir comme ça, son enfant si sensible, déchiré dans l’ouragan d’une dépression jamais soignée. Parfois, vous étiez tous les deux au centre d’un ring, à combattre pour ta survie. Et pour la sienne, aussi. Ta mère a dû apprendre à aimer un tout autre Christian. Un Christian qui lui faisait peur, quand il avait bu. Mais un fils reste un fils, dans le cœur d’une maman, quelles que soient ses tragédies. Jamais elle n’oubliera son petit garçon souriant, son trésor. Celui qui était là jour et nuit à l’hôpital, quand elle se battait contre le cancer. Tu manques aussi à ton père et à ta sœur, qui ont le cœur troué à jamais par ta mort. Tu manques à tes amis. Ils n’ont pas tous accepté ce que tu étais devenu. Tu ne pouvais pas leur en vouloir, tu le savais que tu n’étais plus toi-même. Une semaine avant ta mort, tu as appelé ton grand-père. Tu voulais aller vivre chez lui, en Gaspésie. Là où on ne voit pas de l’autre côté de la mer infinie. Ton grand-père savait, lui, que les grands vents gaspésiens avaient beau être majestueux, ils ne seraient pas suffisants pour briser tes chaînes. Il t’a offert de te payer une cure, celle de ton choix. Mais ton choix, ç’a été de mourir. Tu feras bientôt ta dernière ride. Ta mère emportera ce qui reste de toi dans ta belle Gaspésie. Sur la route, ton rap vibrera. Elle écoutera ta chanson, à tue-tête, et à tue-cœur. En somme, je suis l'homme de la pluie, l'enfant du beau temps Mais le temps fuit et m'entraîne avec lui dans l'oubli Qu'importe le pourquoi, le vent m'emporte à petits pas Ce n’est pas le vent qui t’a emporté. C’est toi qui as choisi de partir. Ce qui a été emporté, c’est une immense partie de ceux qui t’aimaient. En te tuant, tu les as tués un peu, eux aussi. Pourtant Christian, tous continuent de t’aimer, profondément et pour toujours. La vie est rough parfois, mais si vous sentez que vous perdez pied, que ça dérape, parlez. Il y a toujours quelqu’un, quelque part, qui est là. Et Christian, je te l’envoie dans ton ciel, le bec que tu ne voulais pas en maternelle. Annie X 🖤

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Christian. C’était son nom. 🖤 J’ai écrit le texte qui suit avec l’accord de sa mère, ma belle Lise, il y a un moment déjà. Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la prévention du suicide, et c’est important qu’on se souvienne de lui. Pour éviter à d’autres de se briser comme lui. 💔 ** 15h15, la cloche sonne. J’ai 6 ans et je t’aime. La pluie est si agressive, je te demande si tu veux faire un tour dans la Firebird jaune poussin de mon père. Je sais que tu la trouves belle. Tu me dis oui ; je souris comme si j’étais à Disney World. – P’pa, est-ce qu’on peut aller reconduire Christian chez lui ? Je m’assois derrière avec toi, en espérant très fort que tu vas me prendre la main. Des années plus tard, on est encore allés te reconduire. Mais cette fois, on ne voulait pas, Christian, on ne voulait tellement pas. Ce soir, on est plusieurs ti-culs d’Hochelaga à avoir le cœur en miettes, après t’avoir reconduit dans un coin du ciel. Ce soir, c’étaient tes funérailles. Tu as toujours été le beau gars de l’école, le sportif, le clown. On se battait toutes pour toi. Te souviens-tu de notre mariage en pré-maternelle ? Tu étais mon premier petit chum. Quand j’ai voulu te donner un bec, toi, ça ne te tentait pas, et tu as fait rire tout le monde ! Pourtant, ces dernières années, ta souffrance a eu le dessus sur tes éclats de rire. Tout le monde t’aimait. Sauf toi. Un jour, je promenais mon chien au Parc Lalancette. Le parc de notre enfance, où même les professionnels voyaient en toi un futur joueur des Expos, ou du Canadien. Je n’exagère pas. Tu avais un talent exceptionnel. Mais ce jour-là, je t’ai vu faire ce que je n’aurais jamais imaginé. Tu quêtais. L’alcool est entré dans ta vie sur la pointe des pieds, quand tu étais ado. Une bière dans un party, juste pour faire rire tes amis. Puis ç’a été deux bières. Puis quinze. Puis la dope, la maudite dope. Tu n’arrivais pas à parler de ton mal de vivre, tu te repliais jusqu’à t’écraser. Ta mère ne pouvait pas voir le carnage qui se préparait : elle s’occupait de ta grand-mère malade, et évidemment, quand tu te défonçais, ce n’était jamais devant elle. *La suite sous la deuxième publication*

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L’animatrice Saskia Thuot, comme plusieurs qui ont lu le touchant texte d’Annie-Soleil Proteau, était en larmes. Voici ce que Saskia a dit :

Tu me fais pleurer… Ce texte est magnifique à faire pleurer.. à faire parler ceux qui en ont envie…. Je le souhaite avec tout mon coeur❤️

On peut comprendre Saskia de réagir ainsi… Merci à Annie-Soleil Proteau pour le partage et

À voir, Stéphane Rousseau vend sa maison de 2 500 000$ près d’un lac… Et on comprend le prix quand on voit son atelier! Photos à voir ci-dessous :

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Photos : Page de Annie-Soleil Proteau