julie snyder pleure

Le drame de la Polytechnique s’est passé il y a 30 ans. Le 6 décembre 1989 restera gravé à jamais dans la mémoire de tout le monde au Québec… Et pas pour les bonnes raisons.

Émue et touchée par cette cause, Julie Snyder a publié un texte pour rendre hommage aux femmes qui sont décédées lors des tristes événements.

C’est rare que l’on voie Julie aussi impliquée dans une cause du genre… Comme quoi elle a vraiment été touchée par la situation à l’époque et qu’elle l’est encore.

Ses propos sont bons et cela était vraiment essentiel comme texte en cette triste journée. C’est à lire et à partager en grand nombre!

Voici le texte de Julie Snyder:

« Polytechnique, le symbole tragique

À la mémoire :

Geneviève Bergeron
Hélène Colgan
Nathalie Croteau
Barbara Daigneault
Anne-Marie Edward
Maud Haviernick
Maryse Laganière
Maryse Leclair
Anne-Marie Lemay
Sonia Pelletier
Michèle Richard
Annie St-Arneault
Annie Turcotte

Le 6 décembre 1989, ce féminicide de masse leur a enlevé la vie, en moins de vingt minutes, à l’aide d’une arme semi-automatique obtenue légalement.

30 ans plus tard, Ottawa progresse enfin : le gouvernement Trudeau vient d’adopter un décret qui interdit les armes d’assaut au Canada, dont le modèle qui a été utilisé pour le féminicide de Polytechnique.

30 ans plus tard, Le Petit Robert a fait de « féminicide » son mot de l’année : des femmes assassinées parce qu’elles sont des femmes.

30 ans c’est long. C’est plus long que la vie qu’on leur a arrachée.

Tout en saluant les petits pas d’Ottawa, évaluons les pas de géantes qui restent à faire.

Aujourd’hui, on se souvient de Polytechnique comme du symbole tragique de la violence faite aux femmes. Mais il faut aussi se souvenir de toutes ces violences ordinaires qui subsistent et qui font souffrir les femmes. Car en plus des balles qui sifflent, il y a des sévices que notre société ne sait toujours pas circonscrire.

La violence envers les femmes est omniprésente entre les murs physiques et psychologiques que leur imposent leurs agresseurs. Des agresseurs sans fusil mais tout aussi violents, des victimes tellement nombreuses qu’on ne pourra jamais toutes les nommer.

Le système d’alarme retentit partout, les législateurs doivent l’entendre et éteindre ces feux avant que cela ne s’embrase.

Soulignons tout de même les progrès : la Chambre des communes a adopté unanimement les amendements à la Loi sur le divorce pour reconnaître, enfin, la violence familiale sous toutes ses formes : physique, psychologique et économique, de même que leurs répercussions sur les enfants.

Je salue les ministres Jody Wilson-Raybould et David Lametti qui ont nous ont fait progresser vers une société plus juste, avec l’appui bienveillant du sénateur Pierre Dalphond.

Femmes de ce pays, nous ne sommes plus seules.

Que nos larmes se transforment en armes pour combattre l’inégalité et la violence.

Notre devoir de mémoire envers les femmes tuées ou blessées le 6 décembre 1989 doit s’incarner dans notre engagement envers les femmes d’aujourd’hui et de demain. Et cet engagement se traduira enfin par des lois plus justes, qui protègent mieux les femmes et leur famille.

Femmes que vous êtes, tendez l’oreille et soyez vigilantes : les cris des victimes de Polytechnique résonnent encore et, à travers les leurs, c’est peut-être les vôtres qu’on tente d’étouffer.

Solidairement,

Julie Snyder »

Merci à Julie Snyder d’avoir écrit ce si beau texte qui fait réfléchir!

C’est encore un problème pour les femmes aujourd’hui et Julie l’explique très bien!

Encore une fois, c’est à lire et à partager en grand nombre.

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Découvrez les meilleures photos des enfants de Julie Snyder et Pierre Karl Péladeau

Photo: Page de Julie Snyder