Hier soir avait lieu la cérémonie des César, une soirée qui récompense le cinéma français.

La cérémonie a mis à l’honneur Gaspard Ulliel, un acteur français décédé plus tôt cette année dans un accident de ski.

Xavier Dolan, le réalisateur québécois, lui a rendu hommage. Les deux hommes étaient de très bons amis. Xavier Dolan l’avait dirigé dans son film Juste la fin du monde.

Le cinéaste Québécois a craqué durant son discours, il était très ému. Il livre un discours très touchant.

Voici une partie de son discours :

« J’ai voulu ce soir rendre hommage à mon ami, à notre ami Gaspard et j’ai choisi de le faire sous la forme d’une lettre : 

Madame,

Je vous adresse cette lettre, sans même vous connaître, sans bien vous connaître. […] Je savais, en venant chercher l’isolement que j’allais commencer à penser et à écrire sur Gaspard. J’avais déjà auparavant écrit pour Gaspard, j’avais déjà écrit à Gaspard, mais je n’avais pas écrit sur Gaspard, et croyez bien que je n’avais aucune intention de le faire.

Le jour de sa mort, j’ai revu, à la recherche de sa compagnie, plusieurs de ses films, dont « Un long dimanche de fiançailles ». L’espoir de Mathilde de retrouver Manech […] s’opposait à mon chagrin : elle allait le retrouver. Peut-être avais-je, intentionnellement, décidé que ce film confirmerait les choses que je refuse encore de voir, de croire.

Mais je ne suis pas venu ici parler étonnement de la carrière de Gaspard Ulliel. Je pourrais dresser la liste d’exploits et de faits d’armes brillants. De passages étoilés parmi les stars de la Riviera. D’industrie, de campagne. Mais quel effet lignifiant pourrait bien avoir ces choses-là sur la plaie béante de son départ. 

Je n’ai pu m’empêcher de songer qu’il aurait détesté ce type d’éloge. Il aurait perçu, je pense, dans cette glorification, un manque d’élégance… et il était très élégant. Sa carrière s’affiche d’elle-même à travers les sites qui le chantent, les articles qui le louangent et tous les rôles qui lui survivent. Son talent nous le possédons encore et ça, personne ne pourra nous l’enlever. C’est tout un monde qui a pleuré Gaspard, c’est tout un monde qui le pleure encore.

(La suite de l’article et ci-dessous)

À 16 ou à 17 ans, j’avais écrit un premier scénario. Dans ce film qui s’appelait « les ailes roses » un ange apparaissait à un jeune homme et le guidait vers la lumière. Je l’avais écrit, je vous le donne en mille, pour Gaspard. Ça ne s’était jamais rendu à lui, du moins je ne pense pas. J’avais également écrit un autre rôle pour lui, plus tard, et ça n’avait pas marché là non plus. Des années plus tard, je lui demandais d’être Louis dans l’adaptation de « Juste la fin du monde »

Gaspard était souvent celui qui écoute et qui ne parle pas. On a parlé souvent de sa discrétion ou de sa douceur, du mystère qu’il ne cultivait pas de son propre aveu intentionnellement. Mais on a peu parlé de son éloquence. 

J’ai choisi de vous adresser cette lettre, madame, parce que je ne savais pas autrement qu’en vous disant que je l’admirais et l’aimais, je ne savais pas comment lui rendre un véritable hommage. Sa famille, c’est à vous qu’il me semblait naturel d’écrire ce soir, à vous que j’ai tout de suite pensé ce matin-là, car l’amour d’une mère mets plus fort que tout, je le crois… plus fort que la mort. » 

Voici le discours de Xavier :

Un discours très touchant de la part de Xavier… RIP à Gaspard.

À voir avec l’article, Mathieu Baron partage d’autres photos de son voyage dans le Sud. Détails et photos dans l’article :

Mathieu Baron partage d’autres photos de son voyage dans le Sud

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