Dans l’épisode diffusé le mardi 11 novembre 2025, Jean-Philippe Boivin (Xavier Bergeron) est débarqué à l’hôpital St-Vincent.

L’équipe médicale a finalement su que le patient est atteint du syndrome de Gilles de la Tourette.

C’est d’abord Jacob Faubert (Lou-Pascal Tremblay) qui s’est occupé de Jean-Philippe.

Le cas de ce jeune patient sera à suivre. Cela dit, le Dr Alain Vadeboncoeur voulait apporter une précision.

Celui-ci a indiqué que le syndrome est perceptible en raison des tics moteurs et vocaux. Les tics moteurs se manifestent par des clignements, grimaces, mouvements du cou ou des bras.

D’ailleurs, les tics peuvent être simples (un son, un geste) ou complexes (une phrase, une série de gestes combinés).

(La suite de l’article est ci-dessous)

Pour ceux et celles qui en savent peu sur le syndrome de Gilles de la Tourette, les explications du Dr Alain Vabedoncoeur sont claires et faciles à comprendre.

Voici la publication du Dr Alain Vadeboncoeur au sujet du syndrome de Gilles de la Tourette dont il est question dans le plus récent épisode de STAT :

« Dans l’épisode de mardi soir de STAT, Jacob constate que Jean-Philippe est affecté par un trouble neurologique méconnu : le syndrome de Gilles de la Tourette.
Ceux qui connaissent le syndrome l’ont peut-être reconnu dès l’apparition du patient par les signes suivants : des mouvements brusques, des clignements des yeux, des sons involontaires, des mots lancés trop vite, trop fort. Ce qu’on appelle des tics. C’est en tout cas l’occasion de mieux comprendre ce que ce syndrome implique réellement — loin des clichés, au plus près de la réalité vécue.
Le syndrome se manifeste avant tout par des tics moteurs et vocaux. Les tics moteurs sont souvent les premiers à apparaître : clignements, grimaces, mouvements du cou ou des bras. Puis, dans la majorité des cas, apparaissent les tics vocaux : raclements de gorge, grognements, répétition de mots, parfois des insultes — un symptôme qu’on appelle coprolalie, mais qui est rare (moins de 15 % des cas).
Les tics peuvent être simples (un son, un geste) ou complexes (une phrase, une série de gestes combinés). Comme on l’a vu, ces manifestations sont soudaines, brèves, répétitives… et surtout involontaires.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la personne ne choisit pas. Elle arrive parfois à les retenir quelques instants, comme on retient une toux ou un éternuement, mais au prix d’un inconfort grandissant. Et ce sont souvent le stress, l’émotion ou la fatigue qui les amplifient.
Neurologiquement, les tics semblent liés à un dérèglement dans les circuits cérébraux qui contrôlent les mouvements automatiques et la régulation des impulsions. Plus précisément, on observe un déséquilibre dans les boucles reliant le cortex frontal, la base du cerveau et certaines structures du tronc cérébral. Ces circuits utilisent des neurotransmetteurs comme la dopamine — et c’est justement un excès d’activité dopaminergique dans ces zones qui serait en cause, selon les hypothèses.
On pense aussi que le cerveau des personnes atteintes réagit différemment aux signaux de suppression de mouvement. Autrement dit, quand une personne tente de ne pas faire un tic, son cerveau pourrait paradoxalement envoyer un signal moteur plus fort, comme un effet rebond. Cela explique pourquoi les tics semblent survenir avec force après un effort pour les retenir.
Quant aux causes du syndrome, elles sont encore mal comprises et multifactorielles. On sait qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental qui commence en général tôt dans la vie et touche plus souvent les garçons. Une composante génétique est démontrée, mais l’expression du syndrome varie d’un membre de la famille à l’autre. Certains facteurs environnementaux — comme une exposition prénatale au tabac ou des infections précoces — pourraient même jouer un rôle, sans être déterminants.
On s’en doute, vivre avec un syndrome de la Tourette, ce n’est pas seulement une question de tics : les répercussions importantes sur la santé psychologique peuvent être importantes. De nombreux enfants ou adultes atteints développent de l’anxiété, de l’isolement social, une baisse de l’estime de soi, voire des troubles de l’humeur.
À l’école ou au travail, les tics peuvent entraîner des moqueries ou de la stigmatisation, même quand ils sont relativement discrets. Paradoxalement, c’est parfois l’effort pour les cacher qui cause le plus de souffrance.
À long terme, la plupart des cas s’améliorent avec l’âge. Beaucoup d’adultes voient leurs tics diminuer ou deviennent capables de les gérer plus efficacement. Mais pour ceux dont les symptômes restent handicapants, des traitements existent.
Les approches psychologiques sont en première ligne : on utilise entre autres la thérapie comportementale spécialisée, notamment la technique dite “exposition avec prévention de réponse” ou CBIT (Comprehensive Behavioral Intervention for Tics), qui vise à reconnaître les sensations pré-tic et à apprendre à les désamorcer, ou encore la thérapie de réversion d’habitude (TRH). Cette méthode est souvent efficace, surtout chez les enfants et les adolescents motivés.
Quand les tics restent envahissants ou sont réfractaires, des traitements médicamenteux peuvent être proposés. Les agonistes alpha-2 adrénergiques, comme la clonidine et la guanfacine, agissent en modulant l’activité du système nerveux central, en particulier dans les circuits impliqués dans l’impulsivité, l’agitation et les tics. Ils sont bien tolérés et souvent utiles en cas de TDAH associé.
Certains antipsychotiques à faible dose (comme la rispéridone ou l’aripiprazole) permettent de réduire l’activité dopaminergique anormale. D’autres ciblent plutôt l’anxiété ou l’hyperactivité selon le cas, souvent associés au syndrome d’ailleurs.
Dans des cas graves et résistants, des approches plus invasives, comme la stimulation cérébrale profonde ont été explorées, avec des résultats encore à l’étude. https://institutducerveau.org/…/traitements-syndrome…
Dans STAT, Jean-Philippe n’en est pas encore là, mais le diagnostic ouvre au moins la porte de la compréhension de ce trouble qui n’est ni une maladie mentale, ni une bizarrerie, plutôt un fonctionnement cérébral différent, souvent imprévisible et parfois étonnant. Mais toujours digne de respect et de soutien. »

La sortie du Dr Alain Vadeboncoeur est pertinente et elle aide assurément les fans de STAT.

Photos : Page de STAT et page d’Alain Vadeboncoeur