C’est avec une grande tristesse que nous avons appris ce matin que Claude Lafortune s’était éteint. L’animateur de 83 ans avait été hospitalisé à Longueuil en raison du COVID-19.
Son fils a confirmé son décès ce matin avec beaucoup de tristesse. L’animateur aurait succombé à une pneumonie.
Son petit fils, Guillaume, lui a rendu un hommage poignant sur sa page Facebook. Il décrit son grand-père comme un modèle d’humanisme.
Mon grand-papa Claude Lafortune est décédé ce matin des suites de la COVID-19.
Grand-papa, tu sais que tu as été, est, et demeurera toujours un modèle pour moi.
Un modèle d’humanisme, avant tout. Tu as entretenu avec soin toute ta vie durant un amour sincère, authentique et profond de l’être humain, dans toutes ses imperfections et ses contradictions. Tu as mis en valeur la célébration de la diversité avant que ce ne soit la tendance de le faire, notamment à travers ton émission Parcelles de Soleil. Tu avais l’habitude de dire: “il faut aimer les autres dans leur différence, et non malgré leur différence”. Tu te gardais aussi de poser des jugements trop sévères à l’égard des autres; à combien de personnes marginalisées, entre autres des prisonniers, as-tu offert un peu d’amour et d’écoute, afin de leur apporter un peu d’humanité dans leurs vies difficiles. Combien d’enfants malades as-tu accompagnés jusqu’à la toute fin, leur offrant grâce à ton talent artistique et surtout ta bonne humeur contagieuse, de précieux moments d’émerveillement et de magie, même dans leurs périodes les plus sombres. Engagé dans ta communauté, je ne sais combien de fondations et autres organismes ont pu compter sur ton implication et ton dévouement au fil des années. Jamais, au grand jamais, je ne t’ai vu faire preuve de méchanceté. Oui, tu étais un homme authentiquement et profondément bon, et tout ce bien que tu as répandu autour de toi pendant toute ta vie persistera assurément de façon durable, et laissera dans le cœur de nombreuses personnes qui ont croisé ton chemin des traces indélébiles.
Un modèle de foi en soi, aussi, et en sa capacité d’aller au bout de ses rêves. Ton métier, tu l’as créé de toutes pièces. Ton art si unique, tu l’as littéralement inventé. Gagner sa vie avec du papier, des ciseaux et de la colle n’allait pas de soi. Des portes fermées, il t’a fallu en enfoncer pour réussir à mettre en valeur tes idées et tes créations. Pourtant, tu as réussi à imposer ton art, et tous reconnaissent aujourd’hui l’immense talent artistique du “gars de l’Évangile en Papier”.
Mon grand-papa, aujourd’hui est venu le temps de te dire adieu. Je perds non seulement un grand-père; je perds aussi un complice, un ami, un confident, un morceau très important de ma vie, une des personnes qui ont eu le plus d’influence sur moi et qui font de moi qui je suis aujourd’hui. Nos soupers du dimanche chez toi et grand-maman avec toute la famille; tes taquineries; notre grande complicité; nos longues discussions philosophiques et politiques; nos escapades à Paris, dans Lanaudière ou dans Charlevoix; tout cela va cruellement me manquer. Je m’ennuie déjà de toi. Ta disparition semble irréelle et cet épisode revêt l’apparence d’un bien mauvais rêve, mais il me faudra bien un jour apprivoiser cette nouvelle réalité. Je t’aime très fort mon grand-papa, et je suis très fier de toi. Je suis vraiment privilégié que tu sois mon grand-papa, d’être ton petit-fils, de porter le nom de Lafortune. Ton nom. Je tâcherai d’en être digne, et de mettre en œuvre ce très riche legs de valeurs que tu nous as transmis, d’être à la hauteur de tes attentes, de te rendre fier de moi, des actes que je poserai, de qui je deviendrai comme médecin, comme citoyen, comme être humain.
Repose maintenant en paix.
Je ne t’oublierai jamais. Je t’aime.
Ton petit-fils Guillaume.
Toutes nos sympathies à la famille et aux proches de Claude Lafortune.
Photo: La Presse