Récemment, une vague de dénonciations d’agressions sexuelles a commencé à naître sur les réseaux sociaux. En effet, depuis quelques semaines, on peut voir beaucoup de personnes étaler leur histoire au grand jour dans un élan de solidarité.

Plusieurs vedettes québécoises ont d’ailleurs divulgué leur histoire. Ce fut le cas récemment pour Marie-Mai. En effet, la chanteuse a confié sur sa page Instagram avoir été victime d’une agression sexuelle alors qu’elle était âgé de 17 ans.

Voici le témoignage qu’elle a publié:

« Si je dépose ça ici aujourd’hui, c’est surtout pour faire briller du mieux que je peux, un peu de soleil sur une période où il ne semble pas y en avoir beaucoup. C’est important de savoir que tout se traverse… Comment on le traverse n’en dépend que de nous. Alors voilà… 

(Trigger warning)

J’ai été victime d’agression sexuelle à 17 ans. Un garçon que j’avais trouvé de mon goût m’a invitée chez lui et j’ai décidé d’y aller. J’étais à jeun.

Il m’offre UN drink. Ça goûtait bizarre… Mais pas assez pour que j’arrête de le boire. Je n’ai jamais pensé que dans ce petit verre-là, il y avait de la drogue du viol. Je me sens perdre mes sens… Je n’ai que 3 images de cette soirée en mémoire. Celle où j’ai si mal que j’en perds connaissance, celle où je me réveille dans une flaque de sang dans la douche et celle où je me retrouve seule dans la rue à 4 heures du matin.

Comme si ce n’était pas assez, je l’ai recroisé quelques semaines plus tard dans un bar et il s’amusait à dire à ses amis que c’était MA faute si je saignais parce que j’étais « vierge »… Je ne l’étais pas. Une humiliation à tous les niveaux. Une noirceur avec laquelle j’ai appris à vivre et dont je me suis libérée tranquillement en l’acceptant. En la travaillant. Alors quand je vous dis que je suis avec vous, je veux plutôt dire je SUIS vous.

Il y a une lumière au fond de ce long tunnel-là… Même si elle est difficile à trouver au départ. Ce que j’ai appris avec le temps c’est que la vie est une multitude de situations positives et négatives, certaines pires que d’autres. On valse d’un côté comme de l’autre, constamment. Le vrai pouvoir de soi, c’est de se rendre compte que la seule façon de le retrouver est de s’accepter comme on est, avec notre parcours et nos épreuves. C’est apprendre à ne pas se laisser définir par ce qui nous est arrivé, aussi cruel que ça ait pu être.

Je n’aurais sûrement jamais eu l’appel de créer autant de messages d’espoir dans mes chansons si je n’avais pas vécu les profondeurs de la noirceur avant. Pour ça, avec le recul, j’ai de la gratitude. Pour ma résilience, j’ai de la gratitude. Pour ma capacité d’avoir de la compassion, de l’empathie et un coeur tout en douceur malgré tout, je suis fière de moi. Je me suis retrouvée entière après avoir enlevé tout ce qui se séparait en moi. 

Chaque jour est une opportunité de guérir et d’aller de l’avant parce qu’on mérite tous de devenir la meilleure version de soi-même. On devrait se pardonner pour nos erreurs, mais aussi tenter de pardonner les autres pour leurs actes et leur inconscience. Ce n’est pas évident, mais on peut y arriver. Pour réussir, nous devons devenir davantage CONSCIENTS.

Conscients de nos mots, ceux qu’on dit aux autres autant que ceux qu’on se dit à nous-mêmes. Conscients de nos comportements, de nos émotions et conscients du pain que l’on a sur la planche pour s’améliorer en tant que société, en tant qu’humains. Pour s’assurer que nous laissons ce monde-là un peu plus beau qu’on nous l’a confié. Une personne à la fois, en commençant par soi. C’est ce que je me souhaite et que j’espère pour tous. Toujours.

Aux victimes d’agressions de toutes sortes, d’abus de pouvoir et d’injustices de la vie, femmes ou hommes : Même si c’est impossible à voir au moment de la dure traversée, dans TOUS les recoins de votre coeur, même les plus sombres, il n’y aura jamais personne de plus fort, de plus grand et lumineux que vous. 

Marie-Mai.»

Nous tenons à souligner le courage de toutes les femmes qui raconte présentement leur témoignage.