L’animateur et humoriste Jay Du Temple a récemment fait une
publication sur son compte Facebook qui a suscité beaucoup de
réactions. En effet, il a écrit un inspirant texte afin de rendre
un hommage aux enseignantes et enseignants. Il a d’ailleurs écrit
ce texte puisque c’est présentement la Semaine des enseignantes et
des enseignants du Québec, se déroulant du 1er au 7 février.
Voici donc son texte en question:
«C’est la semaine des enseignantes et des
enseignants, et je tenais à leur témoigner toute l’admiration que
j’ai pour leur vocation, encore plus dans ces
circonstances.
Je sais que ce n’est pas évident non plus pour
les étudiantes et les étudiants cette année, mais comme je me sens
comme un étudiant juste un peu plus vieux, c’est à vous, les
étudiants, que je vais parler. Je vais vous parler de vos
profs.
Vos enseignants ont des vies.
On l’oublie parfois parce qu’on les côtoie
toujours dans les mêmes corridors, le même local. Ils sont souvent
habillés sensiblement de la même manière. Un genre de look
sobre-chic-mais-pas-trop. Un look qui fait qu’on a aucune idée de
leur âge. 43? 34? 29? Toutes ces réponses?
Rien de plus weird que de croiser un prof
ailleurs qu’à l’école. Croiser ton prof dans un mushpit dans un
concert rock, ça t’adoucit le punk rock.
Pas que c’est désagréable. Tout simplement
inhabituel. Tu croises ta prof à l’épicerie, même si c’est ton
enseignante favorite, tu caches ta gomme sous ta langue. C’est un
réflexe.
Dis-toi qu’elle aussi quand elle te voit,
quelque chose change. Elle surveille son langage et est très
consciente qu’elle est en jeans.
Les profs ont leurs habitudes et leurs manières
de fonctionner dans leur local. Certains y sont toujours avant
vous. Vous n’avez jamais vu leur classe sans que l’enseignant soit
dedans. Ça en devient un mystère. Dort-il sous son bureau? Est-ce
qu’il soupe à la cafétéria? Il prend sa douche au gymnase et écoute
ses émissions favorites dans le local d’ordis, sûrement.
D’autres y arrivent à la dernière minute, en
trombe, en courant, ou en marchant. Certains arrivent après la
cloche et ne semblent pas être au courant à quoi sert ce timbre
sonore identique qui sonne à chaque heure, heure et
quart.
Certains connaissent tous les prénoms le
premier jour, et les connaitront toute leur vie. D’autres sont plus
du type « je suis bon avec les faces », mais en arrachent avec les
noms. Tu les croiseras dans dix ans et te diront : « T’étais assis
dans le fond à droite, n’est-ce pas? Rappelle-moi ton nom.
»
Plusieurs tentent de rendre chaque cours
unique. D’autres, au contraire, ont une manière identique de saluer
la classe. Ça devient un running gag, une chorégraphie, une
symphonie dont vous faites partie. Toute ta vie, tu penseras à
cette enseignante lorsque tu entendras quelqu’un dire « Morning! »
comme elle.
Vos enseignants habitent quelque part. En
appart, dans une maison, chez leurs parents, leurs grands-parents,
leur conjointe, leur ex. Ils habitent seuls, ou en colocation, avec
un membre de leur famille, ou plusieurs.
Ils sont peut-être amoureux, ou ont le cœur
brisé ou sont en super bon terme avec leur ex-conjoint. Je ne veux
pas vous mettre d’images en tête, mais ils ont une sexualité qui
leur appartient et qui les épanouit.
Ils ont des enfants qu’ils aiment plus que
tout, des passions qui les animent, des hauts qui les grisent et
des bas qui les figent. Des animaux de compagnie qui les
accompagnent à travers tout ça, des voitures qui ne fonctionnent
pas tout le temps ou une carte opus et une passe
communauto.
Malgré tout ça, c’est avec vous qu’ils passent
le plus clair de leur temps dans une semaine. Ils pensent à vous
même après les heures de classe. En corrigeant, en préparant leur
cours, en racontant leur journée à la personne qui les accompagne
dans leur quotidien.
Ça ne parait pas tout le temps, mais ils ont
votre succès, votre bonheur et votre bien-être à cœur. Tough
love.
Enseigner, me semble être une vocation qu’on
apprend majoritairement sur le tas. Une vocation qu’ils et elles
ont choisie, certes, mais qui n’en demeure pas moins exigeante,
difficile, parfois gratifiante et ô combien importante.
Je sais que c’est une année particulière. Je
sais que c’est tough pour toi aussi. Je le sais. Mais, cette
semaine, c’est la leur. Prends le temps de remercier tes
enseignantes et enseignants favoris. Ça va faire toute la
différence, je t’assure.
Pis si jamais, un jour, tu croises une
enseignante ou un enseignant ailleurs qu’à l’école, vas dire
bonjour. Sauf si c’est dans un mushpit. Laisse-le vivre son
trip»
Voyez également sa publication ci-dessous: