Ces derniers jours, la sortie du documentaire La parfaite victime, crée une polémique au sein du milieu judiciaire. Réalisé par les journalistes Monic Néron et Émilie Perreault, le documentaire porte sur des victimes d’agressions sexuelles et leur évolution dans les arcanes du système judiciaire québécois.
Les gens reprochent aux réalisatrices de dépeindre le cheminement des victimes de façon tellement négative que ça risque de décourager les futures victimes de parler à leur tour. D’autres mentionnent que le documentaire semble démontrer qu’il était impossible de faire condamner quelqu’un pour agression sexuelle. Ce à quoi Monic Néron a répondu :
« Ce film n’a pas été réalisé pour décourager les victimes de porter plainte. Il a été réalisé parce que des victimes étaient déjà découragées. Elles ont sifflé leur détresse; et si on les écoutait? »
Toutefois, le coeur du débat se trouve au niveau d’une statistique. En effet, le documentaire avance que seulement 2 plaintes sont autorisées par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) sur les 10 transmises par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Rachelle Pitre, procureure en chef adjointe au bureau de Montréal du DPCP, stipule que c’est plutôt 7. Étant donné qu’il n’y a pas de statistique officielle, elle a fait ses propres calculs et elle est arrivée au chiffre de 7 plaintes sur 10 autorisées par son équipe et par des procureures et procureurs spécialisés en violence sexuelle. Émilie Perreault et Monic Néron affirment avoir obtenu ce chiffre après avoir fait des demandes d’accès à l’information entre 2014 et 2018, sur le nombre de dossiers ouverts à Montréal pour agression sexuelle. Pour plaider leur cause, Monic Néron explique :
Si la compréhension que nous
avions de ces données n’était pas juste ou suffisamment précise, il
appartenait au DPCP de le préciser. Il n’en fut rien. Silence
radio. Pendant un an et demi.
Cette statistique incertaine leur a valu de nombreuses critiques de la part du public. Monic Néron a donc décidé d’écrire le message suivant sur sa page personnelle :
« Pour vouloir humblement améliorer le monde dans lequel on vit, faut avoir la couenne dure on dirait.
À nos détracteurs : consacrez trois ans de vos vies à prendre la peine d’écouter des victimes et ceux qui les épaulent pour voir si tout roule tant que ça rondement dans notre système de justice actuel.
Asseyez-vous avec 15 experts dans leurs domaines respectifs pour tenter de comprendre.
Passez six ans dans des salles de cour à observer les façons de faire.
Ça, ou restez en pyjama à vous dire qu’un jour quelqu’un osera essayer de lever le voile sur ce qui cloche.
Envers et contre tous.
Pour le bien commun. »
Elle ne passe pas par quatre chemins…
Peu importe la controverse, il faut garder en tête une vue d’ensemble du documentaire La parfaite victime et son but premier qui est de mettre en lumière les victimes d’agression sexuelle.
Découvrez des photos de voyage de Claude Meunier, Virginie Coossa et son fils à Vancouver :
https://vedettequebec.com/2021/06/29/virginie-coossa-partage-des-photos-en-vacances-a-vancouver-avec-claude-meunier-et-leur-fils/
Source : La page de Monic Néron