Danielle Trottier s’est confiée dans La Presse sur la grande aventure qu’aura été l’écriture de la série Unité 9.

Après 7 ans, l’auteure a ressenti le besoin de mettre fin à l’émission.

J’ai décidé de mettre fin à Unité 9 quand j’ai senti que j’arrivais à des fins de cycle avec plusieurs personnages. Il y avait aussi chez moi un désir de sortir de prison. Sept ans, c’est long. C’est bête à dire, mais c’est presque une moyenne de peine au fédéral. Dès le départ, je savais que j’avais pour environ sept ans de matériel dramatique. D’ailleurs, j’avais donné une peine de sept ans à Marie, symboliquement. Je savais comment je voulais finir et je savais comment m’y rendre. Tout était inclus dans le premier épisode. Je disais aux téléspectateurs : je vais m’approcher des femmes, je vais les déshabiller et je vais vous montrer ce qu’elles cachent. Dès le début, il y avait tout ça et après, il fallait que je le déploie. »

Danielle Trottier a aussi avoué que la dernière saison fut probablement la plus difficile à écrire.

La dernière année a été très difficile à écrire. Si je n’étais pas en possession de mes moyens pour écrire une scène pour un personnage qu’on verrait une dernière fois, je ne pouvais pas l’écrire. Je ne pouvais pas lui faire ça, on avait travaillé trop fort pour arriver là. D’épisode en épisode, j’ai vécu. C’était exigeant émotivement et psychologiquement. J’ai également dû annoncer aux femmes que c’était la fin. Elles ont eu le sentiment qu’elles allaient de nouveau disparaître, qu’elles allaient retourner derrière les murs. Moi, je pense que les gens ont eu l’occasion de comprendre que derrière les murs, il y a des humains.

L’écriture de la toute dernière scène d’Unité 9 fut extrêmement émotive pour l’auteure.

J’ai écrit la dernière scène d’Unité 9 en mars dernier [il y a un an]. J’étais en Uruguay, où nous possédons une maison depuis 15 ans. C’est une ferme qui s’appelle El Cielito, ce qui signifie « le petit ciel au-dessus de ma tête ». On y passe de quatre à cinq mois par année. Mon bureau est dans la sellerie, un bâtiment qui est détaché de la maison. J’ai la même routine là-bas qu’ici.

« Cette journée-là, mon chum savait que j’allais écrire la dernière scène. Et il savait que ce serait très difficile pour moi. Et ça l’était. Laisser des personnages qu’on a tant aimés… je les ai tellement aimés… J’ai aimé les autres personnages que j’ai écrits, mais à cause du réalisme et de leur humanité, c’était plus difficile de laisser ceux d’Unité 9. Des fois, c’est tellement proche, tu oublies que c’est un personnage. Je quittais des amies, un pays. Comme beaucoup de femmes me l’ont témoigné, on a hâte de quitter la prison, mais en même temps, on y laisse quelque chose de très important.

Nous sommes très tristes de dire adieu à cette série!

Photo: Unité 9 (Facebook)

Voici l’évolution du personnage de Marie Lamontagne depuis le tout début d’Unité 9